Témoignages autour de la syllogomanie
Les témoignages présentés ci-dessous sont anonymisés et recomposés pour protéger l'identité des personnes. Ils sont inspirés de situations réelles mais ne correspondent à aucun cas spécifique identifiable.
Chaque parcours est unique. Ces récits ne remplacent pas un avis médical et visent à humaniser le sujet tout en respectant la vie privée de chacun.
"Après plusieurs deuils successifs, j'ai commencé à garder des objets qui appartenaient à mes proches disparus. Petit à petit, j'ai eu du mal à me séparer d'autres choses : vieux journaux, emballages, vêtements que je ne portais plus. Je me disais 'ça peut toujours servir', 'c'est un souvenir'.
Mon appartement est devenu de plus en plus encombré. J'évitais de recevoir des amis. Je ressentais une profonde honte, mais en même temps, l'idée de jeter quelque chose me provoquait une angoisse terrible. J'étais partagée entre le désir de respirer à nouveau dans mon logement et cet attachement émotionnel à chaque objet.
Le regard des autres me pesait énormément. Ma famille s'inquiétait, mais je refusais l'aide. J'avais peur qu'on jette tout sans me demander. Le premier pas a été d'en parler à mon médecin traitant, qui m'a écoutée sans me juger. Il m'a orientée vers un psychologue spécialisé. Aujourd'hui, je suis suivie et j'apprends progressivement à gérer mes émotions différemment."
"Ma mère vit seule depuis le décès de mon père. Au fil des années, sa maison s'est remplie d'objets. Au début, je pensais que c'était une phase de deuil. Mais l'encombrement a continué, s'est aggravé. Les pièces sont devenues inaccessibles, la cuisine à peine utilisable."
Je me suis beaucoup inquiété pour sa sécurité : risques de chute, d'incendie. J'ai aussi ressenti de la colère parfois, de l'incompréhension. Pourquoi refuse-t-elle qu'on l'aide ? Pourquoi s'accroche-t-elle à tous ces objets inutiles ? Cette situation m'a épuisé moralement.
Ce qui m'a permis de tenir, c'est de me renseigner sur la syllogomanie. J'ai compris que ce n'était pas un simple caprice ou de la paresse. J'ai contacté un travailleur social et un psychologue. Ensemble, on a trouvé une approche plus douce, sans forcer. Ma mère accepte maintenant un suivi, lentement. Ce n'est pas simple, mais je ne me sens plus seul face à cette situation."
"Dans mon métier, je rencontre régulièrement des situations d'accumulation. Ce sont souvent des cas complexes, signalés par des voisins, des bailleurs ou des services de santé. La première visite est toujours délicate : les personnes se sentent jugées, honteuses, parfois dans le déni."
Ce qui fonctionne, c'est de prendre le temps. Il ne s'agit pas simplement de 'nettoyer' le logement. Il faut comprendre l'histoire de la personne, établir une relation de confiance, et surtout coordonner les interventions : santé mentale, services d'hygiène, bailleur, parfois services spécialisés de nettoyage.
La coordination entre tous ces acteurs est essentielle. Un nettoyage brutal sans accompagnement psychologique peut être traumatisant et inefficace à long terme. Chaque situation demande une approche adaptée, de la patience et du respect."
Si vous vous reconnaissez dans ces témoignages
Vous n'êtes pas seul(e). La syllogomanie est un trouble de santé mentale reconnu qui peut être pris en charge. Ce site propose des informations, mais ne remplace pas un diagnostic médical.